vendredi 10 avril 2009

Kitsou Dubois

Installation vidéo Inversion 5 et 6 juin 2009. Venez rencontrer la chorégraphe et danseuse Kitsou Dubois samedi 6 juin de 15h à 18h à l'Astrolabe !




Dans le cadre de ses collaborations avec la recherche spatiale, Kitsou Dubois a fait l’expérience des vols paraboliques, la seule façon d’expérimenter l’apesanteur tout en restant sur Terre. Un avion monte à haute altitude, coupe les gaz et tombe à pic. Le corps est délesté de son poids pendant 20 secondes avant de dégringoler à nouveau sur le sol de la carlingue. Ces vols recréent les conditions de vie en gravité zéro des astronautes dans leur station orbitale.



En 1990 Kitsou Dubois participe à un vol parabolique avec le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) qui lui permet de vivre quelques minutes d’apesanteur. À partir de cette expérience fondatrice, elle développe un travail sur le corps confronté à des situations de gravité altérée : corps du danseur dans l’eau, corps de l’acrobate sur son agrès, corps de l’astronaute dans la carlingue de l’avion. Ses créations interrogent la naissance du mouvement, l’ambiguïté des limites du corps, le temps de l’apparition.

« Quand on plane en apesanteur, le corps se propage dans l’espace au point qu’on perd le sens de ses limites. Le mouvement devient infini, fluide comme on n’avait jamais osé l’imaginer. C’est la grâce, une véritable aventure intérieure. Paradoxalement, on fait aussi l’expérience, qui peut être angoissante, du vide absolu. On n’a plus de poids, mais on est quasiment destructuré. La gravité est fondamentale pour l’humain, elle masque toutes les autres forces. Il s’agit donc, pour ne pas se perdre, de retrouver son centre, de recréer des limites. »

Kitsou Dubois, chorégraphe de l’apesanteur, Rosita Boisseau, Le Monde, 1er septembre 2004

Son écriture chorégraphique fait émerger des états de corps qui brouillent les limites entre lourd et léger, entre danseurs et acrobates, entre corps vivant et corps projeté. L’image, à la fois témoin et mémoire du corps sans poids, est un partenaire privilégié qui propose d’autres densités de corps. Elle permet également d’ouvrir l’espace du plateau à d’autres espaces.
Kitsou Dubois crée des pièces oniriques qui troublent la perception du spectateur. Les mouvements alternent entre perte de repères et points d’ancrage. Un lien se tisse entre le corps des danseurs et celui du spectateur, les unissant dans un vertige commun.

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